Amandine, c'est ma copine

Enfin, l'heure fatidique du passage à la caisse (bondée) a sonné : on fait contre mauvaise fortune bon cœur et on essaye de patienter bien gentiment en faisant la queue. Au milieu de cette avalanche de sons et lumières du supermarché, un petit lutin surgit, bien habillé par maman et papa en pur style poupée de sucre. L'attente interminable trouve là un gentil répit et je me surprends à observer cette petite fille qui, sans y l'ombre d'une hésitation d'adulte accablé par la dose de culpabilisation toute chrétienne, tend sa petite main vers les jolies boîtes multicolores rangées à côté de la caisse, pour le plus grand plaisir de tout parent qui va devoir faire face. A quoi ? A la phrase incontournable: "Je veux ça." Bien sûr, ma chérie, bien sûr. Et de là à devoir trouver une phrase habile, un centre d'intérêt sauveur qui puisse sortir maman et papa de l'impasse et de la crise d'hystérie en public (quelle honte, quelle honte), il n'y pas qu'un pas. La route est tortueuse et sinueuse, beaucoup moins rapide à trouver que celle qui mène les dizaines de clients du supermarché au ras-le-bol.

Dans tout ça, j'arrive à trouver une ancre à laquelle me rattacher. Instinct de survie, sûrement. C'est que la maman a jeté à l'eau le nom de sa petite fille: par syllabes détachées, très claires, comme pour bien en souligner la noblesse : "Amandine". Ah, je suis sauvée car à la simple prononciation de ce diminutif quelque peu désuet, c'est une avalanche d'idées qui me distrait du drame économico-familial en cours au rayon chewing-gum et boulettes chimiques.

Amandine, c'est aussi le nom d'une douceur, l'un de ces desserts simples et envoûtants qui viennent clore un dîner estival vite fait bien fait, pas besoin de transpirer, tout en finesse et en beauté et dans le respect des produits de saison ! Le tout est de remonter à la source de ce dessert vieux jeu, au site, au blog... Je revois la photo de cette belle croûte dorée ponctuée de perles rouges et rondes à croquer. Je suis sauvée. La cerise sur le gâteau du dîner est toute trouvée. Amandine, et je le savais de toute façon, comme une intuition, que voulez-vous, c'est ma copine. Na !

Ingrédients :

  • 2 gros oeufs
  • 60 g de beurre fondu, légèrement refroidi
  • 60 g de poudre d’amandes
  • 60 g de sucre de canne blond ou de sucre Demerara
  • 1/2 gousse de vanille, fendue et grattée ou 1/2 càc d’extrait de vanille pur
  • 2,5 càs de crème fraiche ou de mascarpone (j'ai passé cet ingrédient, la vérité si je mens)
  • 350 g de cerises (un peu beaucoup à mon goût en proportion aux autres ingrédients - j'ai remanié à ma sauce avec 250gr à la place...)


La recette du bonheur un soir de semaine, ça tient à ça :

Beurrez un récipient allant au four ou 4 petits ramequins.
Préchauffez le four à 200°C.
Lavez les cerises et dénoyautez-les (ce sera moins laborieux à manger pour vos invités).
Mélangez à part le beurre fondu, la poudre d'amandes, le sucre et la vanille, suivis des œufs (et de la crème si vous avez choisi de vous faire peur).
Versez le mélange dans le récipient de votre choix et...déposez les cerises une par une dans la pâte - un geste qui remplit de satisfaction !

Il ne vous reste plus qu'à enfourner le tout pour 15 petites minutes (20 si votre four est moins virulent que le mien).

Surveillez en tout cas la cuisson et dès que la croûte est formée et dorée à souhait, sortez le dessert du four. Servir tiède pour une dose gratuite de bonheur.



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